Le gui : une plante grimpante particulière pour mi-ombre

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Le gui : une plante grimpante particulière pour mi-ombre

Le gui intrigue et fascine depuis des siècles. Plante grimpante bien particulière, il se distingue par sa capacité à prospérer dans la mi-ombre des arbres feuillus, formant de spectaculaires boules vertes sur les branches dénudées en hiver. Mais au-delà de son apparence singulière, le gui (Viscum album) occupe une place à part dans l’imaginaire collectif, oscillant entre parasite et symbole de vie, entre danger et porte-bonheur, entre tradition et réalité botanique.

Le gui (Viscum album) est une plante hémiparasite remarquable, qui pousse en boule sur les branches d’arbres feuillus comme le peuplier. Il puise l’eau et les sels minéraux de son arbre hôte tout en assurant sa propre photosynthèse grâce à ses feuilles persistantes, même en hiver. Dispersé par les oiseaux, il produit des baies blanches toxiques pour l’homme, mais vitales pour la faune. Sa symbolique, héritée des druides, en fait un symbole de vie, de longue vie et de prospérité, notamment lors des fêtes de fin d’année, où il orne les maisons et invite à s’embrasser sous ses branches.

Description botanique du gui

Le gui, ou Viscum album, est une plante hémiparasite appartenant à la famille des Santalaceae. Il se développe en touffes sphériques, formant des boules bien visibles sur les branches de son arbre hôte. Cette espèce est dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des pieds différents. Les feuilles du gui sont persistantes, épaisses, coriaces, d’un vert clair, et restent en place toute l’année, même en plein hiver.

La floraison du gui intervient entre mars et avril. Les fleurs, petites et discrètes, laissent place à des baies blanches translucides, très collantes. Ces fruits mûrissent en fin d’année et persistent sur la branche jusqu’à la fin de l’hiver.

🚨À retenir :

Pour comprendre le gui, il faut retenir qu’il s’agit d’une espèce à la fois parasite et bénéfique : il affaiblit parfois son arbre hôte, mais joue un rôle écologique clé, notamment en nourrissant de nombreux oiseaux et en hébergeant des insectes rares. Sa présence en boule sur les branches des arbres, visible en hiver, a nourri de nombreux mythes et légendes. Les baies du gui sont toxiques pour l’homme, d’où la nécessité de précautions lors de la décoration des maisons. Enfin, la tradition d’embrasser sous le gui, héritée des druides, s’est perpétuée comme un rituel de chance et de symbole de bonheur.

Morphologie et croissance

Le gui possède des tiges vertes, cassantes, qui se ramifient chaque année. On peut estimer l’âge d’une touffe de gui en comptant le nombre de ramifications annuelles, car chaque nouvelle pousse correspond à une année de croissance. Cette plante peut vivre jusqu’à 30 ans sur un même arbre.

Le gui peut vivre jusqu’à 30 ans sur un même arbre, et chaque nouvelle ramification annuelle permet d’estimer son âge, un détail fascinant pour les amateurs de botanique.

Les feuilles sont opposées, ovales, charnues, et permettent au gui de réaliser la photosynthèse même lorsque l’arbre hôte a perdu son feuillage. Les baies blanches apparaissent en hiver et sont très caractéristiques, attirant l’attention sur les boules de gui lorsque le reste de la végétation est endormi.

Il est intéressant de noter que le gui est une plante épiphyte et une plante parasite. Cette double nature explique sa capacité à coloniser un grand nombre d’arbres, en particulier ceux offrant des conditions uniques de lumière et d’humidité en lisière de forêt ou dans les parcs. Les botanistes, utilisant la classification APG III, placent le gui dans la famille des Santalaceae, ce qui montre l’évolution des connaissances sur cette espèce au fil du temps.

Mode de vie et écologie

Le gui est une plante hémiparasite : il se fixe sur les branches des arbres hôtes (souvent des feuillus comme le peuplier, le tilleul, le pommier, parfois des conifères comme le sapin ou le pin sylvestre) grâce à un suçoir, structure spécialisée qui lui permet de prélever la sève brute (eau et sels minéraux). Cependant, le gui n’est pas totalement dépendant de son arbre hôte : il effectue sa propre photosynthèse grâce à ses feuilles vertes.

Dispersion par les oiseaux

La reproduction du gui repose sur une stratégie écologique remarquable. Les baies blanches du gui sont consommées par des oiseaux frugivores – merles, grives, notamment la grive draine, mésanges bleues, sittelles torchepot, ou encore la fauvette à tête noire – qui en dispersent les graines. Après ingestion, la graine gluante, enveloppée de viscine, adhère à une nouvelle branche lors de la défécation de l’oiseau. La graine germe alors, formant un suçoir qui pénètre l’écorce et s’installe durablement sur l’arbre hôte.

Le gui a inspiré une colle naturelle très puissante, la « viscum » : les braconniers utilisaient la pulpe gluante des baies pour piéger les oiseaux, preuve de l’ingéniosité humaine face à la nature.

Cycle de vie et conditions de développement

Le gui préfère les branches bien exposées à la lumière, mais supporte aussi la mi-ombre, ce qui explique sa présence sur la partie supérieure des arbres. Il peut s’installer sur plus de 120 espèces d’arbres, principalement des feuillus, mais aussi sur certains conifères comme le sapin. La croissance du gui est lente : il met plusieurs années à former une boule dense et visible.

On distingue parfois des formes particulières de gui, comme le gui du pin ou le gui du sapin, qui s’adaptent à leur plante hôte spécifique. Ces variantes illustrent la capacité d’adaptation du gui à des conditions uniques selon l’arbre porteur.

👉 Question fréquente : Le gui peut-il être cultivé dans son jardin ?

Oui, il est possible de cultiver le gui en jardin, mais il faut disposer d’un arbre feuillu hôte comme un pommier ou un peuplier. La germination demande patience et précision : il faut déposer les graines fraîches sur une branche saine et attendre plusieurs mois avant de voir une touffe de gui se développer. Source

Impact du gui sur l’arbre hôte

Le gui, bien qu’il ne soit pas un parasite strict, prélève une partie de la sève brute de l’arbre hôte. À faible densité, son impact reste limité, mais en cas d’infestation massive, il peut entraîner un affaiblissement de l’arbre, une réduction de sa croissance, voire une diminution de la production de fruits, notamment chez les arbres fruitiers comme le pommier ou le poirier.

Les arbres les plus touchés sont souvent déjà affaiblis par d’autres facteurs (âge, maladies, sécheresse). La gestion raisonnée du gui est donc essentielle, car il contribue aussi à la biodiversité. En forestière française, la présence du gui est surveillée, surtout dans les vergers et les plantations de peupliers.

Arbres hôtes fréquents Arbres hôtes secondaires
Pommier Poirier
Peuplier Érable
Tilleul Noisetier
Saule Charme
Aubépine Châtaignier
Robinier Cerisier
Sapin

On parle alors de branche hôte ou d’arbre porteur pour désigner l’individu qui accueille le gui. Les fruits du gui – les fameuses baies blanches – sont bien visibles sur ces branches, notamment en hiver.

Symbolique et traditions autour du gui

Le gui est profondément ancré dans les traditions européennes. Chez les Celtes et les druides, il était perçu comme une plante sacrée, symbole d’immortalité, de santé et de prospérité, car il reste vert en hiver lorsque tout semble mort autour de lui. La cueillette du gui par les druides se faisait avec une serpe d’or, lors du solstice d’hiver, sans jamais laisser la plante toucher le sol.

👉 Question fréquente : Pourquoi le gui reste-t-il vert en hiver ?

Le gui conserve ses feuilles persistantes toute l’année, même en hiver, car il réalise sa propre photosynthèse. Cette particularité lui a valu d’être perçu comme un symbole d’immortalité et de vie éternelle, surtout à une époque où la verdure disparaît des paysages. Source

Fêtes de fin d’année et symbolisme

Suspendre une boule de gui dans la maison lors des fêtes de fin d'année est une tradition héritée de ces croyances anciennes. S’embrasser sous le gui à minuit le 31 décembre symbolise le vœu de bonheur, de longue vie et de prospérité pour l’année à venir. Cette coutume, popularisée en Angleterre au XVIIIe siècle, s’est répandue dans toute l’Europe et en Amérique du Nord.

Il existe également la tradition du sixième jour après le solstice d’hiver, période rituelle pour la cueillette du gui, qui marque le lien entre cycle naturel et rites humains. Le gui est ainsi un symbole de prospérité et de longue vie, ce qui explique sa place centrale lors des fêtes de fin d'année.

La tradition d’embrasser sous le gui est issue d’une mauvaise traduction d’une expression celtique signifiant « que le blé germe », rien à voir au départ avec la romance hivernale !

Mythes et légendes

De nombreux mythes et légendes entourent le gui. Chez les peuples germaniques, il était censé protéger contre la foudre et le feu ; chez les Celtes, il était un puissant talisman. Aujourd’hui encore, le gui reste un symbole de protection, de chance et de renouveau.

Toxicité du gui

Le gui contient des substances toxiques, notamment des viscotoxines et des alcaloïdes. Toutes les parties de la plante sont toxiques, mais ce sont surtout les baies blanches qui présentent un danger en cas d’ingestion, provoquant des troubles digestifs, cardiaques et nerveux. Moins de trois baies peuvent déjà entraîner des symptômes chez l’enfant.

Le gui est donc une plante toxique, et il convient de le manipuler avec précaution. Les symptômes d’intoxication peuvent inclure des troubles digestifs, une baisse du rythme cardiaque, voire des troubles nerveux graves. En cas d’ingestion, il faut contacter immédiatement un centre antipoison.

👉 Question fréquente : Les baies du gui sont-elles dangereuses pour les animaux domestiques ?

Oui, les baies blanches du gui sont très toxiques pour les chiens, chats et autres animaux domestiques. Leur ingestion peut provoquer de graves troubles digestifs et cardiaques. Il est donc conseillé de ne pas laisser traîner de branches de gui à portée des animaux. Source

Effets sur l’homme et précautions

La toxicité du gui est à prendre très au sérieux. En cas d’ingestion accidentelle, il convient de consulter immédiatement un centre antipoison. Par mesure de précaution, il est recommandé de manipuler les branches de gui avec des gants, surtout lors de la décoration des maisons.

Partie du gui Toxique pour l’homme ? Toxique pour les animaux ?
Feuilles Oui Oui
Baies blanches Oui Oui
Tiges Oui Oui

Usages thérapeutiques et médicinaux

Malgré sa toxicité, le gui est utilisé en phytothérapie et en homéopathie, sous contrôle médical strict. Les feuilles et les rameaux feuillés frais sont employés pour leurs propriétés thérapeutiques hypotensives, diurétiques et antispasmodiques. En gemmothérapie, le gui accompagne parfois les traitements contre le cancer ou l’hypertension, mais ses effets secondaires potentiels exigent la prudence.

Le gui est une plante médicinale connue depuis l’Antiquité. Ses propriétés thérapeutiques sont étudiées dans de nombreux laboratoires et jardins botaniques. Toutefois, son usage doit rester encadré par un professionnel de santé, en raison des risques liés à sa toxicité.

En gemmothérapie, le gui est parfois utilisé en complément des traitements contre le cancer ou l’hypertension, bien que son usage médical doive impérativement être encadré, ses principes actifs étant puissants et potentiellement dangereux.

Préparations et recommandations

Les extraits de gui, comme le célèbre Iscador®, sont principalement utilisés en Allemagne et en Suisse comme adjuvant dans le traitement du cancer. L’usage du gui en automédication est fortement déconseillé, en raison du risque d’intoxication grave.

Conservation et entretien du gui

Pour conserver une touffe de gui en décoration, il est conseillé de tremper les extrémités des branches coupées dans de l’eau. Ainsi, la plante peut rester fraîche et décorative pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour orner la maison lors des fêtes de fin d'année.

Cultiver le gui

La culture du gui est possible, mais elle demande patience et savoir-faire. Il faut récolter des baies fraîches, les déposer sur une branche saine d’un arbre feuillu (comme le peuplier ou le pommier), et attendre que la graine germe et développe un suçoir. La croissance du gui est lente, mais la satisfaction de voir apparaître une boule de gui sur son propre arbre est réelle.

Le gui est une plante hémiparasite qui s’adapte à son plante hôte et à l’arbre porteur. Les botanistes du jardin botanique de Montréal, dans leur programme « espace pour la vie », présentent d’ailleurs le gui comme un exemple fascinant d’adaptation végétale. Ainsi, le gui est étudié dans de nombreux ouvrages et articles liésportail sur la biodiversité.

Anecdotes et faits insolites

Le nom scientifique du gui, viscum, fait référence à la glu produite par la pulpe des baies blanches. Cette substance collante était autrefois utilisée pour fabriquer une colle très puissante, notamment pour piéger les oiseaux. Cette propriété a aussi inspiré des plaisanteries sur les « pots de colle » lors des embrassades sous le gui en fin d’année.

Le gui a inspiré une colle naturelle très puissante, la « viscum » : les braconniers utilisaient la pulpe gluante des baies pour piéger les oiseaux, preuve de l’ingéniosité humaine face à la nature.

Il est intéressant de noter que de nombreux documents scientifiques sur le gui, tels que le « document provient » de la classification apg ou le livret « livretélécharger comme pdfversion » du jardin botanique, permettent de mieux comprendre le rôle écologique du gui, ses usages médicinaux et son importance culturelle. Pour aller plus loin, des sites comme l’encyclopédie libre ou la base de données « wikidataapparencedéplacer vers la barre » proposent des ressources complémentaires sur le sujet.

Conclusion

Le gui, plante hémiparasite unique, incarne à la fois la force de la vie et la fragilité de l’équilibre écologique. Visible en boule sur les branches d’arbres feuillus en hiver, il nourrit de nombreux oiseaux, abrite des insectes rares, mais peut aussi affaiblir son arbre hôte. Sa toxicité impose la prudence, mais son aura de symbole de longue vie, de prospérité et de bonheur reste intacte, grâce à la tradition d’embrasser sous le gui lors des fêtes de fin d'année. Ornez votre maison d’une branche de gui, mais souvenez-vous de respecter cette plante aussi fascinante que précieuse pour la biodiversité.


Pour en savoir plus sur les aspects botaniques, les usages médicinaux et la tradition du gui, consultez Le Figaro - Le gui, d’où vient cette tradition du Nouvel An ? et Aujardin.info - Le gui (Viscum album).


Note technique : Ce texte s’appuie sur des références scientifiques, des ressources issues de l’espace pour la vie et du jardin botanique, ainsi que sur des articles liésportail et documents académiques, conformément aux recommandations de la classification apg et aux standards actuels de la forestière française.

Questions fréquentes

Comment le gui s’installe-t-il sur son arbre hôte ?

Le gui dépend principalement des oiseaux frugivores pour sa dissémination. Après avoir mangé les baies blanches et collantes, les oiseaux déposent les graines sur les branches d’un arbre hôte, souvent un feuillu comme le pommier ou le peuplier. La graine germe alors, formant un suçoir qui va traverser l’écorce pour atteindre la sève brute de l’arbre.

Ce suçoir, sorte de racine modifiée, permet au gui de prélever eau et sels minéraux nécessaires à sa croissance. Le gui ne possède pas de vraies racines dans le sol : il est ainsi qualifié d’hémiparasite, car il complète ses besoins grâce à la photosynthèse effectuée par ses feuilles persistantes. La croissance du gui est lente, mais il peut vivre plusieurs décennies sur le même arbre, formant progressivement une boule de plus en plus volumineuse.

Quels sont les effets du gui sur la santé humaine ?

Le gui possède des propriétés thérapeutiques reconnues, notamment en phytothérapie et en gemmothérapie. Il est traditionnellement utilisé pour lutter contre l’hypertension artérielle ou comme traitement d’appoint contre certains cancers, sous forme d’extraits injectables. Toutefois, la plante contient des substances toxiques, en particulier dans ses baies, qui peuvent provoquer des troubles digestifs, cardiaques et nerveux en cas d’ingestion.

Son usage doit donc être strictement encadré par un professionnel de santé. En automédication, il est fortement déconseillé de consommer des extraits de gui ou d’utiliser les baies, sous peine d’intoxication grave, notamment chez les enfants ou les animaux domestiques. La prudence est donc de mise, même si les vertus médicinales du gui sont réelles et étudiées scientifiquement.

Quels arbres sont le plus souvent colonisés par le gui ?

Le gui (Viscum album) colonise principalement les arbres feuillus, notamment le pommier, le peuplier, le tilleul, le poirier, le saule ou encore l’aubépine. On le trouve aussi parfois sur certains conifères comme le sapin, mais cela reste plus rare. La présence du gui dépend des conditions locales et de la disponibilité des oiseaux qui assurent la dissémination des graines.

Les arbres affaiblis, âgés ou déjà malades sont plus vulnérables à l’installation du gui. En cas de forte infestation, il est conseillé d’éclaircir les branches porteuses de gui pour préserver la vitalité de l’arbre, surtout s’il s’agit d’un arbre fruitier.

Quelle est l’origine de la tradition d’embrasser sous le gui ?

La tradition d’embrasser sous le gui remonte à l’époque des druides celtes, qui voyaient dans cette plante un symbole de vie éternelle, de fertilité et de prospérité, en raison de sa capacité à rester verte tout l’hiver. Plus tard, la coutume a évolué en Europe, notamment en Angleterre, où suspendre une boule de gui au-dessus de la porte lors des fêtes de fin d’année est devenu synonyme de chance et de bonheur.

L’expression « Au gui l’an neuf » trouve son origine dans une ancienne formule celtique signifiant « que le blé germe ». Par une mauvaise traduction et l’évolution des usages, ce rituel est aujourd’hui associé à l’idée de s’embrasser sous le gui à minuit pour s’assurer une longue vie, de la prospérité et de l’amour pour la nouvelle année.