Plantes médicinales et aromatiques : genépi, réglisse et séné

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Plantes médicinales et aromatiques : genépi, réglisse et séné

Les plantes médicinales et aromatiques occupent une place essentielle dans la pharmacopée traditionnelle et la culture populaire. Parmi elles, le génépi, la réglisse et le séné se distinguent par leurs usages, leur histoire et leur rareté. Cet article propose une exploration juridique et botanique de ces espèces, tout en mettant l’accent sur la réglementation, la culture et les propriétés médicinales du génépi, plante emblématique des Alpes.

Le génépi est une plante aromatique et médicinale du genre Artemisia, emblématique des Alpes et reconnue pour ses usages en liqueur, infusion et remède traditionnel. Sa cueillette est strictement encadrée par le code de l’environnement et des arrêtés préfectoraux, notamment dans les parcs nationaux, pour préserver cette espèce rare. La fabrication de la liqueur de génépi nécessite des brins fleuris, principalement de variétés comme le génépi jaune, noir ou des glaciers, chacun ayant des propriétés et arômes spécifiques. La plante, résistante au froid, pousse entre 2000 et 3000 mètres d’altitude et exhale un parfum subtil lors de sa floraison estivale.

Le génépi : une plante alpine emblématique

Le génépi est sans conteste la plante qui symbolise le mieux les cimes françaises. Appartenant au genre artemisia (famille des Astéracées), il existe sous plusieurs espèces : génépi jaune (artemisia mutellina), génépi noir (artemisia genipi), génépi laineux (artemisia eriantha), génépi des glaciers (artemisia glacialis), et d’autres variantes. On distingue également le génépi mâle, aussi appelé génépi bourru, et le génépi femelle, parfois nommé génépi véritable ou génépi gris selon les régions. Cette plante herbacée ne dépasse généralement pas 20 cm de hauteur et pousse exclusivement dans les milieux naturels d’altitude, entre 2000 et 3000 mètres, sur les terrains rocailleux et graveleux des Alpes.

🚨À retenir :

Pour bien comprendre l’article, il est essentiel de saisir que le génépi est une plante de haute altitude du genre artemisia, protégée par la loi et soumise à des quotas de cueillette dans les parcs nationaux. La fabrication de la liqueur de génépi repose sur la macération de brins fleuris dans un alcool neutre, selon des recettes traditionnelles précises. La diversité des espèces (génépi jaune, noir, des glaciers, etc.) implique des différences aromatiques et médicinales, d’où l’importance de bien identifier la plante avant toute utilisation. Le génépi joue un rôle écologique majeur dans la stabilisation des sols alpins, ce qui justifie la vigilance accrue sur sa préservation. Enfin, sa culture hors de son milieu naturel reste complexe, mais certaines variétés ont été adaptées pour la plaine.

Description botanique et habitat naturel

Le génépi est une plante aromatique vivace, rampante, au feuillage persistant vert gris et aux petites fleurs jaunes regroupées en capitules. Son parfum subtil s’exhale surtout lors de la floraison, entre juillet et septembre. Le génépi jaune est la variété la plus recherchée pour la fabrication de la liqueur de génépi, mais les autres espèces sont également utilisées, chacune apportant une nuance aromatique différente (source). Parmi les espèces, il est important de distinguer le génépi mâle (génépi bourru ou laineux, artemisia eriantha) dont la cueillette est interdite dans de nombreux espaces protégés, et le génépi femelle (génépi blanc ou jaune, artemisia mutellina), très apprécié pour ses arômes.

Le milieu naturel du génépi se caractérise par un sol graveleux, très drainant, exposé plein sud et pauvre en matière organique. Cette adaptation permet à la plante de résister à des températures extrêmes, parfois inférieures à -25°C, ce qui explique sa rareté en dehors des massifs alpins. On retrouve le génépi dans les Hautes Alpes, mais aussi dans d'autres réserves naturelles emblématiques, comme le cœur du parc national de la Vanoise ou du Mercantour, où la cueillette du génépi est interdite ou très strictement réglementée.

La distinction entre les différentes espèces de génépi (jaune, noir, laineux, des glaciers, gris) est si subtile que même des botanistes chevronnés peuvent se tromper, d’où l’importance des guides locaux lors de la cueillette. Il est essentiel de bien distinguer le génépi laineux, dont la cueillette est interdite, du génépi véritable, du génépi jaune ou du génépi gris, qui peuvent être cueillis sous certaines conditions.

Culture et multiplication du génépi

La culture du génépi est un défi, surtout hors des Alpes. Pour cultiver le génépi, il faut reproduire au mieux son environnement d’origine : un sol graveleux, pauvre, et une exposition plein sud. Le semis se fait généralement en hiver ou au début du printemps, après une stratification froide de deux mois. Les graines d’artemisia sont fines et doivent être à peine recouvertes de terreau. La germination demande patience et attention, avec un maintien d’une humidité légère durant 4 à 6 semaines.

Certaines variétés, comme Artemisia nitida "glacialis", sont adaptées à la culture en plaine, mais nécessitent toujours un sol très drainant et un arrosage modéré. La multiplication peut également se faire par bouturage ou division de touffes au printemps. Il est important de noter que la réglementation peut varier selon la loi régionale et les arrêtés préfectoraux, notamment l’arrêté préfectoral du 22 novembre qui précise les modalités de cueillette dans certaines zones.

👉 Question fréquente : Peut-on cultiver le génépi chez soi en dehors des Alpes ?

Oui, mais cela reste un défi ! Le génépi est une plante adaptée aux conditions extrêmes de haute montagne. Certaines variétés, comme Artemisia nitida "glacialis", ont été sélectionnées pour la culture en plaine, mais il faut absolument un sol graveleux, très drainant, une exposition plein sud et éviter tout excès d’eau. Il est aussi recommandé de se renseigner sur le code local et la loi régionale pour s’assurer de respecter la réglementation en vigueur.

Récolte et conservation

La récolte du génépi s’effectue entre juillet à septembre, au moment où les fleurs sont bien épanouies. Il est essentiel de couper les brins fleuris sans arracher la racine, afin de permettre la repousse et de respecter la réglementation. Les tiges sont ensuite suspendues tête en bas dans un local sec, aéré et à l’abri de la lumière pour un séchage optimal.

La réglementation de la cueillette du génépi peut varier d’un parc national à l’autre, et il existe parfois des quotas différents selon les espèces, avec des sanctions lourdes en cas de non-respect du code environnemental. Dans le cœur du parc national, la cueillette du génépi est interdite pour certaines espèces, notamment le génépi laineux. Dans d'autres réserves naturelles, des quotas s'appliquent pour permettre la cueillette tout en préservant la plante.

Une fois séchés, les brins de génépi se conservent dans des bocaux hermétiques ou des sachets en papier. Ils peuvent être utilisés toute l’année en infusion ou pour la fabrication de la liqueur de génépi.

Usages et bienfaits du génépi

Le génépi est réputé pour ses propriétés médicinales : il possède des vertus digestives, toniques et stimulantes. La liqueur de génépi est traditionnellement préparée par macération de 40 à 45 brins fleuris dans 1 litre d’alcool neutre à 40°, avec l’ajout de 30 morceaux de sucre. La macération dure entre 35 et 45 jours, après quoi le mélange est filtré et mis en bouteille. Le goût du génépi, à la fois floral et herbacé, varie selon l’espèce utilisée. Il est possible de modifier la recette en utilisant un alcool pur ou en ajustant la quantité de sucre, ce qui peut modifier l’équilibre aromatique et la couleur de la liqueur.

Le génépi, bien que célèbre pour sa liqueur, est parfois utilisé pour parfumer des fromages, des glaces ou même des saucissons dans les Alpes, offrant ainsi une touche montagnarde inattendue à la gastronomie. On retrouve aussi le génépi dans certains produits artisanaux des Hautes Alpes, où il est valorisé comme plante de génépi typique de la région.

Un dépôt dans la bouteille de liqueur de génépi peut apparaître avec le temps, sans altérer la qualité du produit ; il suffit de le filtrer avec un filtre à café pour retrouver une limpidité parfaite. Ce dépôt est souvent dû à la précipitation du sucre ou à la présence de particules fines issues des brins de génépi.

L’infusion de brins de génépi est également un remède traditionnel contre les refroidissements et la fatigue. La plante est à consommer avec modération, notamment sous forme de liqueur, en raison de la présence d’alcool. Il est possible de modifier la préparation en variant le temps de macération ou le type d’alcool utilisé, ce qui peut modifier le goût du génépi et ses propriétés organoleptiques.

👉 Question fréquente : Pourquoi la cueillette du génépi est-elle si réglementée ?

Parce que le génépi est une plante rare, essentielle à l’équilibre écologique des milieux alpins, et que la cueillette excessive menace sa survie. Les quotas et interdictions permettent de préserver les populations naturelles et d’éviter la disparition de certaines espèces emblématiques. Dans certaines zones, la cueillette du génépi est interdite, notamment dans le cœur du parc national ou dans certaines réserves naturelles, conformément au code de l’environnement et aux arrêtés préfectoraux.

Les différentes variétés de génépi

Dans la famille des génépis, on distingue plusieurs variétés qui se différencient par leur aspect botanique, leur parfum et leur usage. Le génépi mâle, aussi appelé génépi bourru ou laineux, se distingue du génépi laineux par la forme de ses capitules et la texture de son feuillage. Le génépi femelle, souvent appelé génépi véritable ou génépi gris, est réputé pour ses arômes plus subtils et sa plus grande finesse en liqueur. Le génépi vrai, quant à lui, est parfois confondu avec d’autres espèces, mais il se caractérise par un parfum d’absinthe et une tige courte et épaisse. Le génépi des glaciers est une espèce rare, présente surtout dans la partie orientale des Hautes Alpes, et très appréciée pour ses qualités aromatiques.

Nom vernaculaire Nom scientifique Caractéristiques Statut de cueillette
Génépi mâle / bourru Artemisia eriantha Épi long, arôme puissant Cueillette interdite
Génépi femelle / véritable / gris Artemisia mutellina Épi lâche, senteur douce Autorisé sous quotas
Génépi vrai Artemisia genipi Épi compact, parfum d’absinthe Autorisé sous quotas
Génépi des glaciers Artemisia glacialis Capitules jaune franc, rare Autorisé sous quotas

La réglisse : plante médicinale et aromatique aux multiples vertus

La réglisse (Glycyrrhiza glabra) est une plante vivace de la famille des Fabacées, utilisée pour ses racines sucrées depuis l’Antiquité. Elle pousse dans les sols profonds, meubles et riches, principalement sous des climats chauds et ensoleillés.

La racine de réglisse, récoltée à partir de la troisième année, est réputée pour ses propriétés anti-inflammatoires et digestives. Elle est consommée en infusion, décoction ou sous forme de gommes. Toutefois, une consommation excessive peut entraîner des effets indésirables, notamment une élévation de la tension artérielle.

Le séné : plante médicinale laxative naturelle

Le séné, du genre Cassia (notamment Cassia angustifolia), est une plante utilisée traditionnellement pour ses vertus laxatives. Originaire d’Afrique et d’Asie, il est cultivé dans les régions chaudes sur des sols bien drainés.

Les feuilles de séné sont récoltées et séchées pour être utilisées en infusion. Leur effet laxatif puissant s’explique par la présence de composés appelés sennosides, qui stimulent le transit intestinal. Toutefois, leur usage doit rester ponctuel et encadré pour éviter l’accoutumance et les déséquilibres électrolytiques.

Conclusion

Le génépi, la réglisse et le séné illustrent la richesse et la diversité des plantes médicinales et aromatiques, mais aussi la nécessité d’une gestion raisonnée et réglementée de ces ressources. Le génépi, en particulier, incarne l’équilibre fragile entre tradition, écologie et réglementation, chaque brin cueilli étant soumis à un strict code légal pour permettre la préservation de cette espèce unique des Alpes. Si la fabrication de la liqueur de génépi ou l’usage en infusion font partie du patrimoine montagnard, il appartient à chacun de respecter la loi et l’environnement pour que ces plantes continuent d’exhaler leur parfum sur les sommets pour les générations futures. N’oublions pas que la législation, qu’il s’agisse du code de l’environnement, d’un arrêté préfectoral du 22 novembre, ou d’une loi régionale, peut modifier les pratiques autorisées, et qu’il est de la responsabilité de chacun de se tenir informé et de modifier ses habitudes si nécessaire.

La cueillette du génépi est strictement encadrée par le code de l’environnement et des arrêtés préfectoraux, notamment dans le parc national de la Vanoise et d’autres réserves naturelles. La cueillette est interdite pour certaines espèces (génépi laineux) et limitée à un quota précis de brins fleuris pour d’autres, afin de permettre la cueillette sans nuire à la pérennité de la plante. Il est recommandé de consulter régulièrement les textes officiels, car la réglementation peut modifier les quotas ou les périodes autorisées, en particulier dans le cœur du parc national ou dans les Hautes Alpes.

Questions fréquentes

Quelles sont les principales espèces de génépi et comment les différencier ?

Le génépi regroupe plusieurs espèces du genre artemisia : le génépi jaune (Artemisia mutellina), le génépi noir (Artemisia spicata), le génépi des glaciers (Artemisia glacialis), le génépi laineux ou bourru (Artemisia eriantha), et le génépi des neiges (Artemisia nivalis). Chacune se distingue par la couleur de ses fleurs (jaune pâle à jaune vif), la forme des brins et leur parfum. Par exemple, le génépi laineux a des tiges poilues et une floraison plus tardive, tandis que le génépi jaune est le plus courant dans les Alpes françaises. Il est important de consulter un guide ou un botaniste pour ne pas confondre ces espèces, d’autant que la cueillette de certaines, comme le génépi laineux, est interdite dans plusieurs réserves naturelles.

Comment préparer une liqueur de génépi maison respectant la tradition ?

La recette traditionnelle de la liqueur de génépi consiste à faire macérer environ 40 brins fleuris dans 1 litre d’alcool neutre à 40°, avec 30 à 40 morceaux de sucre. La macération dure entre 2 et 6 semaines, à l’abri de la lumière, avec agitation régulière pour bien extraire les arômes. Après filtration, la liqueur doit reposer plusieurs mois pour développer toute sa complexité aromatique. Il est crucial de respecter les quotas de cueillette, de ne récolter que les brins fleuris sans arracher la plante, et de privilégier les cultures raisonnées ou l’achat auprès de producteurs certifiés pour préserver la ressource.

Quels sont les bienfaits médicinaux reconnus du génépi ?

Le génépi est réputé pour ses propriétés médicinales : il est utilisé comme tonique, digestif, stimulant et antiseptique. En infusion, il aide à combattre les troubles digestifs, la fatigue et les coups de froid. Son usage traditionnel remonte au Moyen-Âge, où il était déjà prisé pour lutter contre le mal de montagne et favoriser la récupération après l’effort. Toutefois, la liqueur de génépi, contenant de l’alcool, doit être consommée avec modération et n’est pas recommandée pour les enfants ou les personnes souffrant de certaines pathologies.

Pourquoi le génépi est-il si difficile à cultiver et quelles sont les conditions idéales ?

Le génépi est une plante de montagne qui nécessite un sol très drainant, pauvre en nutriments, et une exposition plein sud, conditions rarement réunies en plaine. Il supporte le froid extrême mais redoute l’humidité stagnante, qui provoque la pourriture des racines. Les semis exigent une stratification à froid, et la germination peut prendre plusieurs semaines. Pour réussir sa culture hors de son milieu naturel, il est conseillé de reproduire au mieux les conditions alpines : rocaille, substrat minéral, arrosages modérés. Même ainsi, la croissance reste lente et la floraison capricieuse, ce qui explique la rareté de la plante en dehors des Alpes.